Maria KlepikovaGéosciences Rennes / OSUR
Biographie
Après des études en physique et mathématique appliquées à l’Institut de physique et de technologie de Moscou (Russie), Maria Klepikova a rejoint la France en 2009 pour réaliser une thèse en hydrogéologie avec Olivier Bour et Tanguy le Borgne, tous les deux chercheurs de l’Université de Rennes 1 au laboratoire Géosciences Rennes (CNRS/Université de Rennes 1). Son sujet de thèse portait sur les méthodes d'inversion spécifique pour imager les propriétés hydrauliques et de transport des milieux fracturés. Elle a ensuite travaillé à l’Université de Liège, en Belgique, puis en Suisse à l’École polytechnique fédérale de Zurich et à l’Université de Lausanne. En 2020, Maria Klepikova a obtenu une bourse européenne Marie Curie pour travailler à l’Université de Rennes. Elle a ensuite été recrutée en tant que chargée de recherche au CNRS début 2022, au laboratoire Géosciences Rennes. Durant son parcours, elle a développé de nouvelles recherches dans des domaines allant de l'étude de l'écoulement et du transport de soluté et de chaleur dans les aquifères alluviaux, des formations rocheuses particulières formées par les eaux courantes, à des sujets appliqués tels que la géothermie profonde, une potentielle nouvelle source d’énergie renouvelable.
Projet : CONCRETER - Groundwater flow CONtrols on CRitical zonE ThErmal Regime /Contrôle de l’écoulement des eaux souterraines sur le régime thermique de la zone critique
Les fondations de l'hydrogéologie moderne ont été construites dans le paradigme d’une distribution de température quasi-équilibré dans les systèmes d'eaux souterraines. La stabilité thermique présumée des eaux souterraines est d'une importance vitale pour de nombreux écosystèmes d'eaux souterraines et de cours d'eau, qui ne peuvent tolérer une large plage de températures et sont pourtant confrontés à des menaces croissantes dues aux changements climatiques et à l'utilisation des terres. Des résultats récents ont cependant mis en évidence le grand impact du réchauffement atmosphérique en cours sur les températures des eaux souterraines peu profondes, avec un problème majeur : les modèles existants ont largement contourné les complexités associées à l'hétérogénéité multi-échelle de l'écoulement des eaux souterraines et la nature transitoire des flux d'eau souterraine et de la température de surface. De plus, les preuves directes sur le terrain de l'impact des modifications climatiques et anthropiques sur la distribution de la température de ces eaux sont encore rares. Le projet CONCRETER évaluera donc le rôle de la dynamique des eaux souterraines dans la formation du régime thermique de la zone critique, qui « englobe » l’atmosphère jusqu’aux premières couches de croûte terrestre, dans laquelle les interactions complexes entre la roche, le sol, l'eau, l'air et les organismes vivants régulent l'habitat naturel et déterminent la disponibilité de nos ressources vitales. Il fournira de nouveaux cadres physiques et des outils de modélisation pour les processus de transport de chaleur multi-échelles dans la zone critique.