Manuel MoreiraEnseignant chercheur à Institut des Sciences de la Terre d'Orléans (ISTO)

ERC Advanced Grant

Biographie

Professeur à l’Université d’Orléans depuis 2020, Manuel Moreira a soutenu sa thèse à l‘IPGP en 1997. Après un séjour postdoctoral à la Woods Hole Oceanographic Institution aux Etats Unis, il a été recruté Maître de conférences à l’Université Paris Diderot et à l’IPGP en 2000. Il a été promu professeur des Universités en 2006 dans la même université. En 2019, il a été nommé directeur de l’Observatoire des Sciences de l’Univers en région Centre-Val de Loire (OSUC), à Orléans, puis muté à l’Université d’Orléans l’année suivante. Manuel Moreira est spécialiste de la géochimie des gaz nobles appliquée à la compréhension de l’origine et de l’évolution de l’atmosphère terrestre et de la dynamique du manteau terrestre. Ses autres domaines de recherche scientifique sont la volcanologie, la cosmochimie et la géomorphologie.

Une atmosphère primitive solaire autour de la jeune Terre, APATE

L'existence d'une atmosphère enrichie en hydrogène et hélium autour de la Terre primitive est souvent postulée, sans que cela n’ait été démontré. Celle-ci aurait été capturée par gravité à partir du gaz encore présent dans le disque protoplanétaire (un disque constitué de gaz et de poussières à partir duquel se forment les corps : planètes, planètes naines, petits corps et leurs satellites). Après sa disparition par photo-évaporation, une atmosphère secondaire a alors été formée par dégazage ou apportée par un verni tardif de météorites. Bien que ce modèle soit régulièrement évoqué, il n'existe aucune preuve géologique de son existence, sauf la signature mantellique d’un des gaz nobles - le néon. En effet, ce dernier a une signature isotopique de type solaire dans le manteau, suggérant l'existence d'une telle atmosphère capturée et partiellement dissoute dans un océan de magma durant les premiers millions d’années de l’histoire de la Terre. Par plusieurs approches (pétrologie expérimentale, simulation de dynamique moléculaire, ablation laser couplée à la spectrométrie de masse), le projet APATE vise à étudier la composition isotopique et le comportement du néon dans les magmas, l’océan de magma et le manteau terrestre. Dans ce projet, les scientifiques souhaitent déterminer si la composition isotopique du néon est identique à celle du gaz de la nébuleuse ou à celle du vent solaire implanté dans les poussières pré-planétaires - ce second scénario permettant également d’expliquer la signature du néon terrestre. A l'aide de simulations des processus d’irradiation dans le disque protoplanétaire, ils étudieront dans quelles conditions ce modèle d’irradiation par le vent solaire des poussières pré-planétaires est efficace et ce qu’il implique pour la composition chimique et isotopique de la Terre. Un modèle basé sur le filtrage minéralogique, chimique et isotopique par irradiation du vent solaire sera développé.