Christophe SotinLPG / CNRS / Univ. Nantes
Professeur à Nantes Université depuis 1993, Christophe Sotin a effectué sa thèse de doctorat à l’Institut de Physique du Globe de Paris. Après un séjour de deux ans à Brown University (Providence, RI, USA), il devient professeur à l’université d’Orsay en 1988 où il développe une équipe en géologie et géophysique planétaire. Cette équipe se déplace à Nantes en 1993 où grandit le Laboratoire de Planétologie et Géodynamique dont il est directeur adjoint puis directeur de 2000 à 2007. En 1989, il est sélectionné comme Co-Investigator de l’instrument VIMS (Visual and Infrared Mapping Spectrometer) de la mission Cassini pour lequel il est responsable de l’acquisition et du traitement des observations de Titan de 2004 à 2017. Durant la même période, il est sélectionné comme InterDisciplinary Scientist de la mission ESA Venus-Xpress. De 1996 à 2001, il fut professeur à l’Institut Universitaire de France. Il est recruté au NASA Jet Propulsion Laboratory / Caltech en 2007 où il devient le directeur scientifique pour l’exploration du système solaire de 2012 à 2020. De retour à Nantes en 2021, il est élu à la section 18 du CNRS. En 2008, il reçoit la médaille ‘Runcorn-Florensky’ de l’EGU (European Union of Geosciences) pour ses travaux sur la structure et dynamique interne des planètes et satellites. Il a développé ces modèles en les contraignant par les observations obtenues par les sondes spatiales.
PROMISES: Presence and Role of Organic Matter in Icy Satellites and ExtraSolar planets, projet financé par le Conseil Européen de la Recherche (ERC advanced grant, 2022-2027)
Le but du projet PROMISES est de déterminer le rôle et l’évolution de des molécules organiques dans les planètes et lunes du système solaire et au-delà. Les observations récentes montrent que les molécules organiques insolubles sont un constituant majeur des objets du système solaire externe. Durant leur évolution, elles pourraient former des molécules similaires à celles produites par des processus biologiques. L’enjeu porte sur la caractérisation de ces processus abiotiques pour ne pas attribuer à ces molécules des signatures de vie extraterrestre. Le projet a trois objectifs : l’étude expérimentale jamais entreprise de l’interaction de la matière organique primordiale avec l’eau et les roches dans les conditions existant à l’intérieur des lunes et planètes (haute pression), la modélisation numérique de l’évolution thermochimique des intérieurs des lunes et planètes, et l’application de ces résultats à Titan, la seule lune du système solaire avec une atmosphère dense, les mondes océans où les conditions pour l’émergence de la vie pourraient exister, et les planètes extrasolaires formées au-delà de la ligne de glace. Les résultats de ce projet permettront de préparer les observations de futures missions spatiales comme JUICE (ESA), Europa Clipper (NASA), Dragonfly (NASA) et aideront à l’interprétation des observations de planètes extrasolaires par les télescopes spatiaux James Webb telescope (NASA-ESA), PLATO (ESA) et ARIEL (ESA).