Les JDU étape majeure de la mise en œuvre de la stratégie de l’INSU

La double mission de l’institut exige en effet un cadre d’organisation spécifique. Institut thématique du CNRS, moteur dans la production et le transfert de connaissances et l'excellence scientifiques dans ses 4 domaines scientifiques (Astronomie & astrophysique, Océan & atmosphère, Surface et interfaces continentales, Terre solide), l’INSU est également chargé d’une mission nationale, liée aux caractéristiques de ses outils et objets de recherche, ainsi qu'à l'intérêt sociétal de ces derniers (de la recherche de nos origines et des constituants de l'univers au dérèglement de la machine climatique) 

Depuis plusieurs années, la politique menée par la direction de l’INSU vise au renforcement et la résilience de cette organisation, déclinée, autour des unités de recherche, en 4 piliers structurants (les prospectives scientifiques, les programmes nationaux, les infrastructures de recherche et les observatoires des sciences de l'Univers) pour renforcer les capacités de l’institut à faire émerger une recherche d’excellence et une connaissance scientifique pouvant être mise au service de enjeux sociétaux. La direction de l’INSU a ainsi présenté, lors de ces JDU, le bilan annuel de cette politique générale et des actions concrètes d’adaptation des outils visant à ce renforcement, notamment une phase pilote de coordination des demandes OSU/IR ou l’attribution de moyen par pilier. Cette politique s’inscrit également dans une nécessité d’exemplarité de l’institut en terme de responsabilité environnementale et la direction a rappelé les actions à mettre en œuvre et la co-construction qui doit prévaloir entre unités et tutelles pour parvenir aux objectifs de réduction de son empreinte carbone.

L’organisation des JDU sur le site clermontois a aussi été l’occasion d’illustrer le rôle de l’OSU comme acteur incontournable des relations avec les parties prenantes locales, comme l’ont rappelé les deux présentations de l’Observatoire de physique du globe de Clermont : Erwan Thébault, directeur de l’OPGC, a souligné la position scientifique emblématique de l’observatoire dans la région depuis plus de 100 ans ; Angelica Bianco et Guillaume Boudoire, du LAMP et du LMV, ont exposé la cohérence des recherches menées dans ces deux laboratoires de l’OPGC, autour des spécificités géologique et atmosphérique de leur territoire : l’Auvergne.

Deux tables rondes ont également été organisées pour mettre en lumière les enjeux communs qui existent entre scientifiques et parties prenantes régionales vis-à-vis des thématiques scientifiques de l’INSU.

Une première table ronde, regroupant autour de Nicolas Arnaud, directeur de l’institut, Mathias Bernard, président de l’université Clermont Auvergne, Marc Moroni, du Commissariat au développement durable, Nathalie Mezureux, DRARI (Déléguée régionale académique à la recherche et à l'innovation) pour la région Auvergne Rhône Alpes, Jérôme Gaumet, Vice-président du Conseil départemental du Puy de Dôme et Emmanuel Custodero, directeur scientifique de Michelin, a mis en exergue les synergies existantes et encore à développer, entre ces différents acteurs, face aux enjeux scientifiques et sociétaux. Ces enjeux, et notamment le changement climatique, la gestion des ressources et les risques naturels… sont autant de problématiques partagées par les acteurs nationaux et territoriaux, scientifiques, académiques, industriels et politiques, et qui sont au cœur des thématiques scientifiques de l’INSU et de ces unités. Pour continuer à faire bénéficier la société de la recherche sur ces sujets, tous les participants ont également pointé la nécessité de développer des partenariats sur le long terme, basés sur la définition d’objets d’études locaux et communs, qui permettront une synchronisation des actions stratégiques au bénéfice des citoyens.

Une seconde table ronde a illustré ces interactions sur le territoire clermontois autour de la question de la gestion de l’eau. Rémi Chabrillat, adjoint au Maire de Clermont-Ferrand, Cyril Aumar, chercheur à l'OPGC et hydrogéologue agréé en matière d’hygiène publique pour les départements du Puy de Dôme et du Cantal, Jean-Pierre Morvan, Directeur de la Délégation Allier Loire amont de l'Agence de l’eau Loire Bretagne, Emmanuel Hugo, Président du centre Clermont Auvergne Rhône Alpes de l'INRAE et Sandrine Anquetin, hydroclimatologue au CNRS (IGE) et à l'initiative du Groupe Régional d’Expertise sur le Climat (GREC) Alpes-Auvergne ont montré que les acteurs de la recherche et les territoires partagent une culture commune de la ressource en eau.

Si la temporalité de la recherche et celle de la gestion politique peuvent être différentes, de nombreux partenariats structurés sur le long terme sur des questions transverses se mettent en place. Les données d'observation se retrouvent particulièrement au cœur des enjeux, tant par leur mise à disposition par les scientifiques que par l’exploitation des données des acteurs territoriaux pour alimenter les projets de recherche. Les participants ont aussi souligné que pour répondre à la demande d’un accompagnement scientifique fiable et de long terme pour la gestion des ressources, il est nécessaire de continuer à mettre en place les cadres institutionnels qui permettent de développer des recherches sur des questions stratégiques pour l’ensemble des acteurs de terrains. Les observatoires des sciences de l’Univers (OSU) émergent comme étant les structures de recherche territoriaux et transverse tout à fait appropriés pour coordonner le lien avec les parties prenantes.

Ces JDU se sont conclus par une journée d’ateliers et d’échange avec les directrices et directeurs d’unités et d’OSU autour des sujets structurants de l’institut qui vont permettre d’orienter la mise en œuvre de la stratégie de l’institut. Et rendez-vous a été donné à Toulouse, où l’Observatoire Midi-Pyrénées accueillera les JDU 2025 de l’INSU !