La transparence du mésozooplancton des Bermudes

Le mésozooplancton est l’ensemble des animaux mesurant entre 0,2 et 20 mm qui ne peuvent pas nager contre les courants. Il joue un rôle important dans la pompe à carbone biologique, qui permet de séquestrer du carbone dans les profondeurs de l’océan. Une équipe de chercheuses et chercheurs du CNRS Terre & Univers (voir encadré) a montré que la transparence du mésozooplancton de la Mer des Sargasses, prélevé au site BATS-Bermuda Atlantic Times-series Study (vignette), pourrait contrôler l’export de carbone.

Traditionnellement, le mésozooplancton est étudié à l’aide de microscopes via un processus long et fastidieux. Ici, les chercheuses et chercheurs ont utilisé des méthodes récentes, développées pour acquérir rapidement de grandes quantités de données. L’ADN environnemental renseigne comme un code-barres sur les espèces présentes, et les images individuelles de mésozooplancton donnent des informations sur leur morphologie (taille, forme, transparence...). En analysant ces caractéristiques individuelles et en les combinant à des données sur l’export de carbone, l’étude parue dans Molecular Ecology Resources montre que la transparence des organismes semblait contrôler l’export de carbone au cours de l’année. Les chercheuses et chercheurs ont également identifié trois communautés distinctes qui se succèdent au cours des saisons, chacune caractérisée par un certain niveau de transparence et donc un export de carbone et un fonctionnement de l’écosystème particuliers (figure 1).

Cette étude ouvre donc de nouvelles possibilités quant à l’analyse conjointe des données d’imagerie et d’ADN du mésozooplancton, et interroge l’hypothèse commune selon laquelle la taille des organismes contrôle la plupart des processus liés au mésozooplancton.