Prix de l’Académie des sciences 2022 : 8 lauréats INSU !
Chaque année, l’Académie des sciences distingue des scientifiques qui, à travers l’originalité et la qualité de leurs parcours professionnels, contribuent au progrès de la connaissance et aux avancées de la recherche scientifique. En 2022, 8 chercheurs et chercheuses de laboratoires CNRS-INSU ont été récompensés pour leurs travaux. Un beau témoignage de la reconnaissance de l’excellence de leurs recherches et de la qualité de nos laboratoires ! Toutes nos félicitations.
Amaëlle LANDAIS, lauréate du Prix sur la recherche scientifique en zone polaire et subpolaire (3 000 €)
Directrice de recherche CNRS au Laboratoire des sciences du climat et de l’environnement (CEA/CNRS/UVSQ/IPSL).
Amaëlle Landais est une chercheuse française qui se consacre à l’étude des carottes de glace polaires au Groenland et en Antarctique. Elle a développé plusieurs traceurs géochimiques permettant de reconstruire le climat en lien avec l’évolution des cycles biogéochimiques dans le passé et s’implique aussi dans les développements instrumentaux avec des déploiements sur le terrain polaire. Elle coordonne plusieurs projets de recherche au niveau national et international sur l’étude des carottes de glace polaires ce qui en fait un acteur majeur de cette communauté.
Jacques SCHOTT, lauréat du Médaille Georges Millot (Médaille €)
Directeur de recherche émérite CNRS au Laboratoire Géosciences Environnement Toulouse (GET - CNRS/CNES/Université Toulouse III-Paul Sabatier/IRD/Observatoire Midi-Pyrénées).
Jacques Schott est un spécialiste des interactions entre l’eau et les roches dans les environnements naturels. Il est reconnu pour ses contributions décisives à la prédiction et la quantification du comportement des éléments chimiques et de leurs isotopes lors de la dissolution et précipitation des minéraux. Les résultats de ses travaux se sont montrés essentiels pour la modélisation de l’impact au cours du temps de l’altération des roches sur le cycle du carbone et des nutriments dans les enveloppes superficielles de la terre et pour l’utilisation des signatures isotopiques des minéraux afin de reconstituer les environnements du passé.
Nabila AGHANIM, lauréate du Grand prix Huy Duong Bui (20 000 €)
Directrice de recherche CNRS à l’Institut d’astrophysique spatiale (Université Paris-Saclay/CNRS).
Nabila Aghanim, directrice de recherche au CNRS, est astrophysicienne à l'Institut d'Astrophysique Spatiale et spécialiste du domaine de la cosmologie observationnelle. Ses travaux, récompensés par deux médailles du CNRS, visent à comprendre l'origine et l'évolution des structures cosmiques, et les constituants de l’Univers, grâce au Fond Cosmologique Micro-Onde et aux amas de galaxies. Ils combinent théorie, modélisation et méthodes statistiques sophistiquées pour analyser les données satellitaires.
Linda LUQUOT, lauréate du Prix Michel Gouilloud Schlumberger (20 000 €)
Chercheuse CNRS à Géosciences Montpellier (CNRS/Université de Montpellier).
Linda Luquot s’intéresse aux mécanismes des interactions fluides - roches à différentes échelles et à leurs conséquences sur les propriétés d’écoulements ainsi que sur les taux de réactions. Elle a particulièrement travaillé sur la thématique du stockage géologique du CO2 dans les réservoirs sédimentaires et dans les roches basiques et ultra-basiques. Elle a été précurseur dans l'étude des processus induits lors de l’injection de CO2 dans les réservoirs souterrains mais également dans l’environnement proche tels que les roches couvertures et les ciments de forage. Elle évalue et relie à la fois les propriétés structurales, pétrophysiques et hydrodynamiques ainsi que leurs évolutions spatiales et temporelles lors de la percolation de fluide réactif.
Janne BLICHERT-TOFT, lauréate du Prix Dolomieu du Bureau de recherches géologiques et minières (15 250€)
Directrice de recherche CNRS au Laboratoire de géologie de Lyon (CNRS/Université Claude Bernard Lyon 1/ENS Lyon/Université Jean Monnet Saint -Etienne).
Janne Blichert-Toft est un leader mondial dans l’application de la géochimie isotopique pour répondre à des questions scientifiques clés sur l’origine et l’évolution de la Terre et des corps planétaires, en s’étendant à la géoarchéologie et la numismatique. Elle est le mieux connue pour ses contributions à la géochimie du système radiogénique Lu-Hf et aux isotopes de Pb de haute précision, qui lui ont permis de contraindre la formation et l’évolution de la Terre et du système solaire primitif.
Jean-François LÉNAT, lauréat du Prix Bernard et Odile Tissot (15 000 €)
Professeur émérite à l'Université de Clermont Auvergne, physicien au Laboratoire Magmas et Volcans (CNRS/Université de Clermont Auvergne/IRD) de l'Observatoire de physique du globe de Clermont-Ferrand.
Après un séjour comme scientifique invité à l'Observatoire Volcanologique d'Hawaii, Jean-François Lénat a été le premier directeur scientifique l'Observatoire Volcanologique du Piton de la Fournaise. La suite de sa carrière s'est déroulée à l'université de Clermont-Ferrand. Ses travaux de recherches ont porté sur la structure et le fonctionnement des volcans. Ils ont été menés principalement à La Réunion mais aussi au Pérou, à Hawaii, au Stromboli, au Vanuatu … Ses travaux ont conduit à des avancées dans plusieurs domaines, comme ceux des instabilités gravitaires des édifices ou des systèmes hydrothermaux.
Isabelle GRENIER, lauréate du Prix CNES-Astrophysique et sciences spatiales (10 000 €)
Professeure en astrophysique, chercheuse au CEA au sein du Laboratoire Astrophysique, Instrumentation Modelisation (CEA/CNRS/Université Paris Cité/Université Paris-Saclay).
Isabelle Grenier a été l’un des promoteurs de l’observatoire gamma spatial Fermi et a exploité les rayonnements émis par notre Galaxie de la radio aux rayons gamma pour en étudier deux composantes clefs : le gaz interstellaire et les particules de haute énergie (rayons cosmiques) qui le sillonnent. Elle a ainsi cartographié la distribution des rayons cosmiques et du gaz moléculaire dans la Galaxie, découvert des cocons d’accélération de rayons cosmiques autour de jeunes amas d’étoiles et révélé de grandes réserves de gaz sombre, invisible directement mais éclairé par les rayons cosmiques.
Colomban DE VARGAS, lauréat du Prix Tregouboff (2 500 €)
Directeur de recherche au CNRS à la Station biologique de Roscoff (CNRS/Sorbonne Université). Aux interfaces entre les sciences de la vie et de la Terre, entre les échelles moléculaire, cellulaire, et planétaire, les travaux de Colomban de Vargas ont permis d’explorer les frontières de la biodiversité du microbiome marin, de comprendre comment celle-ci se structure dans l’océan, et de dévoiler des mécanismes morpho/génétiques contribuant à l’extraordinaire diversification des micro-eucaryotes. Ces travaux contribuent à l’essor de la ‘biologie planétaire’ et de la soutenabilité.