Décès de Jean-Louis Paquette
Nous avons la tristesse de vous faire part du décès de Jean-Louis Paquette, Directeur de recherche au CNRS, à l’âge de 62 ans.
Avec le départ de Jean-Louis Paquette, nous perdons d’abord un très grand scientifique et un formidable chercheur. Jean-Louis était directeur de recherche CNRS au sein du laboratoire Magmas et Volcans à Clermont-Ferrand. Il avait rejoint le CNRS en 1989.
L’intérêt de Jean-Louis Paquette pour la géochronologie ne s’est jamais démenti au cours de sa carrière, jalonnée par presque deux-cent publications liées à la mesure du temps en Sciences de la Terre. Il est reconnu au plan international comme un grand spécialiste de la géochronologie et de la géochimie de la Chaîne Hercynienne (plus de 50 publications). Il a abordé également de nombreux projets d'études depuis les chaînes Panafricaine, Alpine, Himalayenne, jusqu'aux batholites Andins et la chaîne des Cascades (plus de 50 publications).
La direction de l’INSU adresse ses pensées amicales et tristes à ses proches et à ses nombreux collègues.
Avec le départ de Jean-Louis Paquette, nous perdons d’abord un très grand scientifique et un formidable chercheur. Jean-Louis était directeur de recherche CNRS au sein du laboratoire Magmas et Volcans à Clermont-Ferrand. Il était marié et père de deux fils. Né en 1959 à Strasbourg, il a soutenu sa thèse de doctorat en 1987 à l’université de Rennes sous la direction de Jean-Jacques Peucat. Après un séjour postdoctoral à l’ETH de Zurich, il obtint son premier poste de chargé de recherche CNRS à l’université Paul Sabatier de Toulouse de 1989 à 1993.
Jean-Louis a rejoint le Laboratoire Magmas et Volcans (LMV) en 1994, pour lequel la géochronologie constitue l’un des axes de recherche depuis sa création, et recentré ses thématiques vers la chronologie des roches magmatiques, en particulier les batholites granitiques. En 2003, il a synthétisé l’ensemble de ses travaux pour présenter une habilitation à diriger des recherches (HDR) sous le titre : La géochronologie U-Pb par dilution isotopique et spectrométrie de masse à thermo-ionisation: applications, développements et perspectives. Il a été promu directeur de recherches 2ème classe en 2004 puis de 1ère classe en 2020 et nommé à la section 18 du CoCNRS en 2021.
L’intérêt de Jean-Louis Paquette pour la géochronologie ne s’est jamais démenti au cours de sa carrière, jalonnée par presque deux-cent publications liées à la mesure du temps en Sciences de la Terre. Après avoir atteint les limites de l’analyse par voie humide, il a perçu l’énorme potentiel des techniques in-situ et s’y est fortement investi tant dans le développement instrumental que les thématiques : métamorphisme de haut grade, volcanisme récent et les plus anciens zircons terrestres. Dans ces domaines, il dispose d’une reconnaissance internationale. Dans une discipline instrumentale, l’importance du collectif est fondamentale. Jean-Louis a assumé pendant plusieurs mandats (13 ans) la responsabilité de l’équipe de Géochimie et la direction du pôle technique du LMV. Il a encouragé le dynamisme des jeunes collègues, toujours été à l’écoute des besoins et des attentes du personnel technique et il a développé et renouvelé l’ensemble du plateau technique de l’équipe.
Jean-Louis est reconnu au plan international comme un grand spécialiste de la géochronologie et de la géochimie de la Chaîne Hercynienne (plus de 50 publications). Il a abordé également de nombreux projets d'études depuis les chaînes Panafricaine, Alpine, Himalayenne, jusqu'aux batholites Andins et la chaîne des Cascades (plus de 50 publications).
Ses travaux ont contribué à une meilleure connaissance du socle primitif, depuis le Protérozoïque Inférieur jusqu'à l'Archéen précoce, qu’il a étudié dans de nombreuses occurrences en Afrique de l'Ouest et du Sud, Madagascar, Indes, Australie, Sibérie, Groenland, Canada, Amérique du Sud et du Nord et Antarctique (plus de 35 publications). Il a aussi contribué à la découverte de cristaux de zircon hadéens dans des provinces où on ne les attendait pas.
Il est reconnu au plan international pour l'aspect analytique et les développements instrumentaux (10 publications), qui vont de pair avec la réalisation de programmes scientifiques ambitieux. Il a mis en place au LMV, le seul laboratoire français à l'avoir pratiqué, la « chemical-abrasion ID-TIMS » qui, associée à des blancs analytiques très réduits (<1.10-12 g), permet les meilleures analyses par méthode conventionnelle. Il a également mis en oeuvre le micro-forage des minéraux en lame mince, qui préserve les relations texturales des échantillons datés. En couplant magmatologie expérimentale et géochronologie, il a contribué à l’étude des mécanismes de remise à zéro du chronomètre U-Th-Pb de la monazite avec des enseignements fondamentaux pour l’utilisation de ce minéral comme géochronomètre. Enfin, Jean-Louis a augmenté la sensibilité des LA-ICP-MS par ajout d'azote associé à l'accroissement du pompage d'interface; cette technique est désormais utilisée par de nombreux laboratoires dans le monde.
Sur les dernières années, Jean-Louis a abordé la thématique de la géochronologie du magmatisme et volcanisme récent (15 Ma – 0.2 Ma) avec des enseignements importants en termes de durée d’activité des chambres magmatiques et de caractérisation de l’origine mantellique des zircons associés au volcanisme intraplaque (20 publications).
Dans certains de ces domaines de recherche, il aimait partir de l’étude de terrain pour aller jusqu’à l’analyse isotopique et la rédaction de l’article. Son optimisme et sa bonne humeur étaient des outils précieux dans les conditions parfois difficiles du travail de terrain.
Finalement, il y avait aussi le Jean-Louis du quotidien, un collègue serviable avec tous, gentil, disponible… un humour incomparable, cynique, grinçant parfois… mais toujours plein de bienveillance. Une culture immense, un goût pour la musique, le rock en particulier, les romans policiers, le ski et le vélo.
Nous ressentons un grand vide que nous aurons du mal à combler, mais aussi une grande fierté d’avoir compté parmi ses collègues.
Auteurs
Valérie Bosse (MCf., Université Clermont Auvergne, Laboratoire Magmas et Volcans)
Gilles Chazot (Prof., Université de Bretagne Occidentale, Laboratoire Domaines Océaniques)
Mouhcine Gannoun (IR CNRS, Université Clermont Auvergne, Laboratoire Magmas et Volcans)
Martin Guitreau (MCf., Université Clermont Auvergne, Laboratoire Magmas et Volcans)