Les données de la sonde spatiale LCROSS révèlent une origine exogène pour les glaces lunaires
Il y a plus de dix ans, la sonde Lunar CRater Observation and Sensing Satellite (LCROSS) de la NASA a délibérément généré un cratère à la surface de la Lune, jetant dans l'espace un nuage de glace et de vapeur d’eau, ainsi que d’autres substances volatiles, qui étaient probablement piégés dans son sous-sol depuis des milliards d'années. Une équipe de recherche internationale dans laquelle figurent deux chercheurs d’Aix-Marseille Université et du CNRS, a analysé la composition du nuage formé par LCROSS et vient de montrer que les substances volatiles observées seraient essentiellement d’origine cométaire, impliquant un apport volcanique marginal.
Cette nouvelle analyse des abondances élémentaires dans le nuage suggère que les comètes ont déposé ces volatils il y a environ entre 1 et 3.5 milliards d'années dans le passé. Cela ajoute une autre pièce au puzzle de l'histoire de la Lune (et de la Terre), et souligne comment les glaces lunaires peuvent éclairer le passé.
Avec un intérêt accru pour l’installation de bases humaines permanentes sur la Lune (dès 2027 dans le cas de la Chine), et éventuellement l'utilisation de la surface lunaire comme rampe de lancement vers des destinations encore plus lointaines telles que Mars, la glace d’eau et les autres substances volatiles présentent sur la Lune pourront devenir une ressource importante pour le carburant des fusées, l'industrie, ainsi que le soutien de la vie des astronautes habitant les bases lunaires.
En savoir plus
Exogenic origin for the volatiles sampled by the Lunar CRater Observation and Sensing Satellite impact – Nature communications
K.E. Mandt, O. Mousis, D. Hurley, A. Bouquet, K. Retherford, L. O. Magaña, and A. Luspay-Kuti