Nicolas Minc
Lauréat d'une ERC Consolidator Grant 2015
Institut Jacques Monod (IJM) - CNRS/Université Paris Diderot
Ancien élève de l’Ecole normale supérieure de Paris, Nicolas Minc est physicien de formation. Il obtient son doctorat sous la direction de Jean-Louis Viovy à l’Institut Curie en 2005 où il développe des outils de microfluidique pour les analyses d’échantillons biologiques. Il rejoint ensuite le laboratoire de Fred Chang à Columbia University (New York, USA) pour un post-doctorat entre 2006 et 2010. Au cours de ce stage, il s’intéresse à la morphogénèse cellulaire, et couple des approches issues de la physique (théorie, microfabrication) à l’utilisation de modèles cellulaires classiques tels que la levure et les embryons d’oursin. De retour en France, il est recruté en tant que chargé de recherche par le CNRS, et ouvre son équipe en 2013 à l’Institut Jacques Monod avec le soutien de financements de l’ANR retour post-doc, du programme CIG de la CE, de la Mairie de Paris et de la Fondation pour la Recherche Médicale.
Force, mouvement et positionnement d’astres de microtubules (FORCASTER)
Au cours des étapes précoces de l’embryogénèse, les œufs suivent des chorégraphies morphogénétiques stéréotypées qui sont essentielles pour le développement subséquent de l’embryon. Par exemple, juste après la fécondation, le noyau déposé par le sperme doit rapidement se déplacer vers le centre de l’œuf où il va rencontrer le noyau femelle pour la fusion des génomes. S’en suit une série de divisions réductives (clivages) qui respectent un profil géométrique 3D précis et invariable. Tous ces processus sont guidés par de grands asters de microtubules (de l’ordre de la centaine de microns), qui se déplacent, se positionnent et s’orientent au sein de l’œuf, avec rapidité et précision. Un aspect fascinant de ces processus est que les forces qui permettent le mouvement de ces asters quasi-millimétriques sont créées par un ensemble de moteurs nanométriques associés aux microtubules. Le projet FORCASTER cherche à comprendre les principes biophysiques multi-échelles qui contrôlent le mouvement et la position de ces asters au cours de l’embryogénèse. Pour cela, l’équipe de Nicolas Minc intègrera des outils de la physique théorique et expérimentale et l’utilisation d’embryons d’oursin comme modèle quantitatif pour l’embryogénèse.