Les anciens tsunamis en Méditerranée, mythe ou réalité ?
De nos jours, environ 130 millions de personnes vivent sur le pourtour de la Méditerranée, une zone qui peut être touchée par des tsunamis et des tempêtes. Or, il est très difficile de distinguer les deux dans les archives géologiques. Déterminer la fréquence passée de ces deux types d’événement en Méditerranée, tel a été l’objectif d’une équipe de chercheurs du CNRS, des universités Paul-Sabatier Toulouse III et Aix-Marseille (France)(1), de l’université d'Exeter (Royaume-Uni) et de l’université de New South Wales (Australie). Pour cela, elle a examiné les dépôts de 135 événements considérés comme des "tsunamis" dans des archives sédimentaires issues du pourtour méditerranéen depuis 4500 ans. Les scientifiques les ont ensuite comparés aux données existant sur les tempêtes pour cette même période en Méditerranée. Dans les deux cas, ils ont constaté que les événements se déroulaient tous les 1500 ans environ. Observant une correspondance entre des événements interprétés comme étant des "tsunamis" et des fortes tempêtes, ils sont arrivés à la conclusion que près de 90% de ces "tsunamis" sont en fait des périodes de fortes tempêtes. De plus, ces résultats suggèrent que la plupart de ces événements intenses sont liés à un refroidissement du climat dans l'hémisphère Nord. Publiés le 11 octobre 2017 dans la revue Science Advances, ils peuvent avoir des répercussions pour la gestion des risques côtiers.
Pour en savoir plus
Sources
Tsunamis in the geological record: making waves with a cautionary tale from the Mediterranean. Marriner, N., Kaniewski, D., Morhange, C., Flaux, C., Giaime, M., Vacchi, M. & Goff, J., Science Advances, 11 octobre 2017
Notes
- Les laboratoires français qui ont participé à cette étude sont le laboratoire Chrono-environnement (CNRS / Université de Franche-Comté), le Centre européen de recherche et d'enseignement de géosciences de l'environnement (CNRS / AMU / IRD / Collège de France), le Laboratoire d’écologie fonctionnelle et environnement (CNRS / INP Toulouse / UPS) et le laboratoire Archéologie des sociétés méditerranéennes (CNRS / Université Paul-Valéry-Montpellier / Ministère de la Culture).