Un nouvel indicateur pour mesurer la vulnérabilité des forêts tropicales
Les forêts tropicales ne sont pas épargnées par le changement climatique. En quarante ans, la température moyenne de ces écosystèmes n’a cessé d’augmenter, la saison sèche se faisant toujours un peu plus longue. A cette première menace s’ajoute également la forte pression exercée par les activités humaines de défrichage pour l’agriculture et sylviculture.
La vulnérabilité des forêts tropicales n’a été jusqu’alors évaluée que par des études locales. Une équipe de recherche a travaillé à la mise en place d’un nouvel indicateur de vulnérabilité, permettant de suivre à échelle globale la réponse de ces écosystèmes aux multiples facteurs de stress auxquels ils sont soumis, et d’identifier les signaux d’alerte précoce de leur dégradation. Cet indicateur sera enrichi continuellement de données satellitaires sur le climat et la végétation des forêts.
Plusieurs éléments ressortent déjà du travail effectué. Tout d’abord, il est manifeste que la vulnérabilité des forêts tropicales est plus prononcée que par le passé. Elles perdent notamment leur capacité à assurer le cycle du carbone et de l'eau. Il semble également que les zones abîmées ou fragmentées n'ont pratiquement aucune résilience face au réchauffement climatique et aux sécheresses. De fait, chaque région réagit différemment aux menaces climatiques, certaines s’avérant plus résilientes que d’autres. C’est l’interaction entre les trois variables essentielles que sont le climat, l’exploitation des terres et la biodiversité qui détermine la vulnérabilité d’une forêt. Précis, ce nouvel indicateur devrait permettre aux gouvernements d’identifier les vulnérabilités spécifiques de leurs forêts tropicales, afin de mettre en place les politiques de protection environnementale adéquates.
En savoir plus
Detecting Vulnerability of Humid Tropical Forests to Multiple Stressors – One Earth, 2021
Sassan Saatchi et al.