Plasma formé par un gaz à basse pression soumis à une décharge microonde dans un tube en verre (L=10cm et d=1cm). Dans ces plasmas, les molécules neutres sont dissociées lors de l'impact avec les électrons libres. © François Robert

Un nouvel effet isotopique ouvre des pistes inattendues sur la formation du système solaire

Résultat scientifique Terre Solide

Au début des années 1980, il a été montré expérimentalement que l’ozone produit par des décharges électriques dans l’oxygène présentait une anomalie des isotopes de l’oxygène semblable à celle découverte dans les météorites. Observée dans l’ozone atmosphérique, cette réaction ne peut pourtant être la cause des variations observées dans le système solaire car l’ozone n’existait pas dans la nébuleuse protosolaire. Toutes les études théoriques qui ont eu lieu depuis ont échoué à identifier le processus à l’origine de cette anomalie de l’ozone.

Des chercheurs du Muséum National d’Histoire Naturelle de Paris, de l’Université de Manchester, de l’Université Paris XIII, de Sorbonne Université et de l’Institut de physique du globe de Paris/Université de Paris, viennent de confirmer expérimentalement l’existence d’un nouvel effet isotopique. Ces résultats remettent en cause les règles élémentaires qui régissent la distribution des isotopes au cours des réactions chimiques. Le nouvel effet isotopique pourrait concerner de nombreux éléments chimiques et participer à certaines variations isotopiques identifiées depuis longtemps dans les constituants des météorites et généralement attribuées à des processus de nucléosynthèse dans les étoiles.

En savoir plus

Référence :

Robert F., Tartèse R., Lombardi G., Reinhardt P., Roskosz M., Doisneau B., Deng Z. & Chaussidon M. (2020) Mass-independent fractionation of titanium isotopes and its cosmochemical consequences. Nature Astronomy

https://www.nature.com/articles/s41550-020-1043-1