Quand un séisme lent rencontre un autre séisme lent

Résultat scientifique Terre Solide

Identifiés au début des années 2000, les séismes lents ont depuis été observés sur de nombreuses failles à travers le monde . Bien qu’ils aient toutes les caractéristiques d’un séisme, ces événements ne génèrent pas de tremblements de terre car le glissement sur la faille se produit en plusieurs semaines, au lieu de quelques secondes pour les séismes classiques. Cependant, des études suggèrent que de grands séismes récents ont été précédés par des séismes lents (par exemple au Japon en 2011 ou au Chili en 2014). Les modèles théoriques et expérimentaux actuels vont également dans ce sens. La question de savoir ce qui déclenche « l’emballement » de séismes lents en véritables séismes (rapides) est donc cruciale pour comprendre la genèse des tremblements de terre et mieux anticiper ces évènements destructeurs. Quentin Bletery et Jean-Mathieu Nocquet, chercheurs au laboratoire Géoazur, ont peut-être identifié un mécanisme déclencheur.

Les chercheurs ont suivi l’évolution de trois séismes lents le long de la faille des Cascades sous l’île de Vancouver à l’automne 2013 à partir de mesures GPS continues jusqu’à observer leur « fusion ». Ils ont observé qu’à cette occasion, l’énergie relâchée a augmenté d’un facteur 10, suggérant que la « fusion » de séismes lents serait un mécanisme capable « d’emballer » le glissement. Au point de pouvoir initier des grands tremblements de terre ? La question est posée.

Les cartes en couleur montrent le taux de glissement lent inversé le long de la faille chaque jour du 25 septembre au 28 septembre 2013. Les points bleus indiquent l'emplacement des secousses enregistrées le jour correspondant.

En savoir plus

Bletery, Q., Nocquet, J. Slip bursts during coalescence of slow slip events in Cascadia. Nat Commun 11, 2159 (2020).

https://doi.org/10.1038/s41467-020-15494-4

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Quentin Bletery
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Jean-Mathieu Nocquet
Geoazur