Première synthèse des prospectives du domaine Astronomie-Astrophysique pour 2025-2030
La communauté scientifique du domaine Astronomie Astrophysique (AA) de l’INSU, qui avait démarré les travaux de prospective au printemps 2023, vient de se réunir pendant 4 jours à Autrans, au cœur de la réserve internationale de ciel étoilé du Vercors, en Isère, en présence des principaux organismes nationaux du domaine, pour un colloque de restitution de cet exercice.
Les prospectives quinquennales menées par l'INSU dans chacun de ses domaines sont des exercices nationaux, formant l’un des 4 piliers fondateurs de l’institut et qui s’inscrivent pleinement dans son projet de pilotage.
Cet exercice, menée ici sous l’égide de la commission spécialisée du domaine Astronomie-Astrophysique et de son président Jean-Philippe Berger, doit dans un premier temps établir un état de la science et des moyens du domaine concerné afin d’ensuite définir les enjeux et les priorités à venir tant scientifiques qu'organisationnels et opérationnels, en termes de structuration et de moyens.
Un comité de pilotage et de nombreux groupes de travail ont, pendant plus d’un an, mené des enquêtes, des entretiens, des ateliers… permettant à chacun de s’exprimer pour recueillir le plus fidèlement possibles les avis et commentaires de la communauté
Les conclusions définitives doivent maintenant être rédigées, mais de premières constatations et pistes d’orientations ont déjà été synthétisées à l’issue du colloque.
Si les grands axes scientifiques (l’origine des structures de l'Univers, les transformations du milieu interstellaire jusqu’aux systèmes planétaires et la compréhension des systèmes stellaires et planétaires, jusqu’à leur fin de vie) et les thématiques en émergence ont bien sûr été évoqués, le contexte dans lequel ces recherches seront menées a pris une part toute aussi importante dans les discussions.
Dans un domaine thématique où l’instrumentation occupe une place prépondérante et où les grands projets internationaux en astronomie et astrophysique, dans lesquels la France est impliquée (SKA, ELT, CTA…) rythmeront les années à venir, se pencher sur la question des ressources, à la fois humaines et financières, disponibles pour mettre en œuvre et exploiter ces expériences est essentiel. Dans un contexte de production de quantités exponentielles de données à traiter (la mission SKA doit ainsi produire 300 pétabytes de données !) et avec des moyens pérennes dont la tendance est à la baisse et un paysage national dont la structuration est en mouvement, harmoniser les ressources et les stratégies à l’échelle nationale devient donc indispensable.
Ce contexte d’évolution de la communauté nécessite de poursuivre et renforcer les actions mises en place pour corriger les inégalités au bénéfice de toutes et tous, et pour améliorer la diversité des profils, tout en s’impliquant dans les différents parcours de formation pour préparer au mieux les scientifiques de demain. Le sujet de l’ouverture se pose aussi en terme de valorisation des développements instrumentaux et de renforcement de l'interdisciplinarité et des actions transverses avec les autres instituts thématiques du CNRS, par exemple autour des thématiques aux frontières des domaines, comme l’Univers primordial ou l’Univers extrême.
Au cours de cet exercice de prospectives, il est également ressorti que la communauté scientifique du domaine souhaite renforcer son implication sociétale. La nécessaire réduction de l’empreinte environnementale de l’AA représentera un des défis majeurs des années à venir, en passant par des choix programmatiques forts. Ces liens sociétaux devront aussi permettre de renforcer l’intégration des grands instruments dans les territoires qui les hébergent, mais également les initiatives de sciences participatives et de diffusion des savoirs.
La synthèse formelle de ces prospectives, qui reprendra en détails tous ces sujets questionnés et débattus depuis plus d’un an et qui servira de cadre aux activités du domaine pour les 5 prochaines années, devrait être disponible et diffusée à l’ensemble de la communauté début 2025.