Schéma de principe des mesures magnétiques stéréoscopiques avec les missions spatiales Solar Orbiter et SDO. Le Soleil est observé en ultraviolet (AIA/SDO) avec une inclusion de première carte observationnelle du vecteur champ magnétique. © E. Pariat, SDO/NASA & Solar Orbiter/ESA

Le champ magnétique solaire vu en stéréo

Résultat scientifique Univers

Deux missions spatiales voient mieux qu’une seule – en particulier quand elles observent leur sujet d’étude depuis deux directions différentes, comme c’est le cas avec Solar Orbiter, de l’Agence Spatiale Européenne (ESA) et Solar Dynamics Observatory (SDO) de la NASA. Une équipe de chercheurs, pilotée par le Max Planck Institute for Solar System Research (MPS) en Allemagne, et à laquelle contribue des chercheurs du CNRS en France (voir encadré), a réussi à combiner des observations de ces deux missions, de telle sorte que l’orientation du champ magnétique à la surface du Soleil puisse être mesuré pour la première fois de manière non-ambigüe.

Tous les télescopes qui mesurent le champ magnétique solaire ont un point faible : avec un point de vue unique, seule la composante du champ magnétique en direction de l’observateur peut être mesurée de manière non-ambigüe, mais pas son orientation perpendiculaire à la direction d’observation. Or, la plupart des sondes et télescopes ont un point de vue très similaire du Soleil étant situé au voisinage de la Terre. Depuis son lancement en 2020, Solar Orbiter s’approche non seulement du Soleil (jusqu’à un tiers de la distance Soleil-Terre), mais procure, en synergie avec des satellites proche de la Terre, une vision stéréoscopique du Soleil. Grâce aux mesures de l’instrument PHI de Solar Orbiter, toutes les composantes du vecteur champ magnétique ont ainsi pu être déterminée observationnellement.

Le champ magnétique est considéré comme la clef de la nature dynamique et capricieuse de notre astre. Il contrôle son cycle d’activité de onze ans, produit les tâches solaires à sa surface et est le moteur des éruptions solaires violentes qui peuvent affecter l’environnement magnétique de la Terre et les technologies humaines. En conjonction avec SDO, la mission Solar Orbiter a ainsi fait un grand pas permettant d’atteindre un de ses buts : une meilleure compréhension de la nature magnétique de notre astre.

Laboratoire CNRS impliqué

Laboratoire de Physique des Plasmas (LPP)

Tutelles : CNRS / École polytechnique / Sorbonne université / Obseratoire de Paris-PSL

Première carte du vecteur champ magnétique obtenue uniquement à partir d’observations, celle de la région active solaire (NOAA 12965) observée le 17 Mars 2023 conjointement par les missions spatiales Solar Orbiter et SDO.© Figure de Valori et al., Astronomy & Astrophysics, Sept. 2023
Schéma de principe des mesures magnétiques stéréoscopiques avec les missions spatiales Solar Orbiter et SDO. Le Soleil est observé en ultraviolet (AIA/SDO) avec une inclusion de première carte observationnelle du vecteur champ magnétique.© E. Pariat, SDO/NASA & Solar Orbiter/ESA

Pour en savoir plus

G. Valori et al.: Stereoscopic disambiguation of vector magnetograms: first applications to SO/PHI-HRT data, Astronomy & Astrophysics, Volume 677, September 2023

Contact

Étienne Pariat
Chercheur CNRS au Laboratoire de physique des plasmas (LPP)