La campagne Amaryllis-Amagas : Mieux comprendre la région amazonienne

Campagne Terre Solide Océan Atmosphère

La campagne Amaryllis-Amagas, du 16 mai au 3 juillet, étudiera le rôle majeur mais incertain joué par la région amazonienne dans le système climatique de la Terre. Son rôle comme puits de carbone terrestre dépend en effet de processus encore mal connus : intensité et répartition des précipitations continentales, fertilisation des sols par les poussières sahariennes, instabilité potentielle des hydrates de gaz sur la marge continentale atlantique. Le fleuve amazonien a le débit sédimentaire le plus important du monde, et de nouvelles informations sur ces processus seront obtenues à partir de l’analyse des sédiments déposés le long de la marge équatoriale de l’Amérique du Sud, notamment dans une épaisse zone d’accumulation appelée « cône de l’Amazone ».

Cette campagne internationale et multidisciplinaire repose sur la collaboration de dizaines de scientifiques travaillant dans des universités et instituts publics de recherche en France impliquant des scientifiques du CNRS-INSU (voir encadré), au Brésil, en Allemagne et en Suède1 . Ce projet se fera à bord du Marion Dufresne2 , en deux parties (legs) pour une durée totale de 49 jours (27 jours pour le leg 1 et 22 jours pour le leg 2). Elle débutera à Bridgetown (Barbade), fera escale à Paramaribo (Surinam) pour le changement de legs, et se terminera à Recife (Brésil). Le leg 1 est prévu du 16 mai au 11 juin 2023, et le leg 2 du 12 juin au 3 juillet 2023. 

 
  • 18 universités brésiliennes, 2 universités allemande et 1 université suédoise (voir encadré).
  • 2Financé par la Flotte Océanographique Française, opérée par l'Ifremer. Les frais de voyage des participants sont financés par divers projets français, brésiliens ou autres.
© Govin et al.

Légende

Carte bathymétrique et orographique présentant le tracé du leg 1 (en bleu foncé) et du leg 2 (en rouge foncé) de la campagne océanographique AMARYLLIS-AMAGAS. Les stations, numérotées, sont indiquées par les étoiles bleues pour le leg 1, et les cercles rouges pour le leg 2. Les transects d’imagerie acoustique du leg 1 (TR1-TR6) et du leg 2 (TR7, entre S10 et S11) sont représentés par les traits en bleu clair, et en rouge clair, respectivement. La limite des zones économiques exclusives (ZEE) est indiquée par le trait noir (BR pour la ZEE brésilienne, FR pour la ZEE française).

La campagne a quatre objectifs scientifiques principaux :

  • Reconstruire l’histoire climatique passée du bassin amazonien et du nord-est brésilien (variabilité régionale et mécanismes de contrôle des précipitations et de la végétation de ces régions), à des échelles de temps variées (anthropogéniques, millénaires, orbitales) sur le dernier million d’années.
  • Valuer la contribution des poussières sahariennes déposées dans cette région à l’actuel et au cours du dernier million d’années, notamment leur rôle de fertilisant sur la forêt amazonienne.
  • Examiner la relation entre hydrates de gaz et glissements sous-marins de grande ampleur dans la partie supérieure du cône de l’Amazone, en évaluant la circulation de fluides et les propriétés physiques des sédiments.
  • Évaluer l’étendue des sorties de gaz dans l’océan à l’échelle du cône de l’Amazone dans son ensemble.
Illustration schématique des principaux objectifs de la campagne AMARYLLIS-AMAGAS. © Govin and al.

Pour répondre à ces objectifs, la campagne AMARYLLIS-AMAGAS mettra en œuvre quatre approches : le prélèvement par carottage (par piston ou gravité) de séquences sédimentaires à 16 stations1 ; des mesures in situ de la température des sédiments superficiels (< 20 m) de 5 stations situées dans des zones de présence d'hydrates de gaz du cône de l’Amazone ; l’imagerie acoustique (colonne d’eau, fond marin, sédiments superficiels) le long de 7 transects définis dans une large zone encadrant le cône de l’Amazone ainsi que l’observation de la colonne atmosphérique et la collecte des poussières atmosphériques modernes, de façon continue à bord.

 

 

  • 114 sur la marge nord-est du Brésil et 2 sur la marge de la Guyane française.

Laboratoires CNRS impliqués

Laboratoire des sciences du climat et de l’environnement (LSCE - OVSQ).

Tutelles : CNRS / CEA / CNRS / UVSQ / Université Paris-Saclay.

Laboratoire Environnements et paléoenvironnements océaniques et continentaux (EPOC - OASU).

Tutelles : CNRS / IPB / Université de Bordeaux.

Laboratoire Géoazur (Géoazur - OCA)

Tutelles : CNRS / IRD / OCA.

Laboratoire Géo-Océan (GO - IUEM).

Tutelles : CNRS / IFREMER / Université de Bretagne Occidentale

Laboratoire Géosciences Paris Saclay (GEOPS - IPSL).

Tutelles : CNRS / Université Paris-Saclay.

L’Institut des sciences de la Terre de Paris (ISTeP - ECCETERRA).

Tutelles : CNRS / Sorbonne Université. 

Laboratoire d’océanographie et du climat, expérimentations et approches numériques (LOCEAN - ECCETERRA).

Tutelles : CNRS / IRD / Museum National d'Histoire Naturelle / Sorbonne Université. 

Laboratoire d’océanologie et de géosciences (LOG).

Tutelles : CNRS / Université de Lille / Université du Littoral Cote d'Opale. 

Laboratoire Milieux environnementaux, transferts et interactions dans les hydrosystèmes et les sols (METIS - ECCETERRA).

Tutelles : CNRS / EPHE - PSL / Sorbonne Université. 

Universités étrangères impliquées

Brésil

  • Université de São Paulo (USP, São Paulo, SP),
  • Université Fédérale de São Paulo (UNIFESP, São Paulo, SP),
  • Université Fédérale Fluminense (UFF, Niteroi, RJ),
  • Université de l’État de Rio de Janeiro (UERJ, Rio de Janeiro, RJ),
  • Université Pontificale Catholique de Rio Grande do Sul (PUCRS, Porto Alegre, RS),
  • Université Fédérale de Rio Grande do Sul (UFRGS, Porto Alegre, RS),
  • Université de la Vallée Sinos (UNISINOS, São Leopoldo, RS),
  • Université Fédérale de Rio Grande (FURG, Rio Grande, RS).

Allemagne

  • Université de Brême (Brême, Allemagne),
  • Université Jacobs de Brême (Brême, Allemagne).

Suède 

  • Le département de biologie et sciences de l’environnement, Université Linnæus (Kalmar, Suède).

Contact

Aline Govin
Chercheuse CNRS au Laboratoire des sciences du climat et de l'environnement (LSCE)
Daniel Praeg
Chercheur CNRS au laboratoire GéoAzur