Fonte des glaciers arctiques : les micro-organismes améliorent le stockage du carbone dans le sol

Résultat scientifique Océan Atmosphère Surfaces continentales

Les glaciers arctiques fondent rapidement et des micro-organismes colonisent les terres nouvellement exposées. Une équipe de recherche incluant des scientifiques du CNRS Terre & Univers (voir encadré), révèlent que les fonges microscopiques sont importants dans la formation des sols après la fonte des glaciers. En effet, ils stockent du carbone dans les sols découverts lorsque les glaciers reculent.

Environ 10 % des terres émergées de notre planète sont recouvertes de glace. Cependant, les glaciers fondent rapidement en raison du réchauffement climatique, exposant ainsi de nouvelles terres. En colonisant la roche-mère, les micro-organismes forment de nouveaux sols et écosystèmes pouvant constituer un réservoir important de carbone. Ce processus de formation de nouveaux sols est très important pour la science et la société.

L’équipe de recherche s’est rendu au Svalbard, où le climat se réchauffe sept fois plus vite que dans le reste du monde, pour étudier l’émergence de ces nouveaux sols. Elle a découvert que les sols contiennent des micro-organismes d’une grande diversité et que les fonges Basidiomycètes jouent un rôle important dans la stabilisation du carbone dans le sol. Ils font partie des écosystèmes les plus vierges, délicats et vulnérables de la planète, et ils sont rapidement colonisés par des micro-organismes spécialisés, même s'ils présentent des caractéristiques extrêmes en termes de température, de lumière, d'eau et de disponibilité de nutriments  Ces champignons sont capables de coloniser des environnements inhospitaliers de l'Arctique avant d'autres formes de vie plus complexes. Ils fournissent également les conditions nécessaires au développement du sol en accumulant du carbone que d'autres formes de vie peuvent ensuite utiliser.

 

Laboratoire CNRS impliqué

  • Institut Méditerranéen d'Océanologie (MIO – OSU Pythéas)

Tutelles : CNRS / AMU / IRD / Univ. Toulon

Les résultats de l'étude implique également d'autres chercheurs d'Allemagne, des États-Unis et de Suisse.

Pour en savoir plus

Juan Carlos Trejos-Espeleta, Juan P. Marin-Jaramillo, Steven K. Schmidt, Pacifica Sommers, James A. Bradley, William D. Orsi, Principal role of fungi in soil carbon stabilization during early pedogenesis in the high Arctic, 2024-02689RR, PNAS, 2024. 

Contact

James Bradley
Chercheur CNRS à l'Institut Méditerranéen d'Océanologie (MIO - PYTHEAS)