Photo d’une section de câble telecom suspendu au-dessus du fond marin. Ce positionnement le rend sensible à des vibrations dues au courant benthique et détectables par une approche DAS. © Demokritos, centre national grec de la recherche scientifique

Des câbles optiques qui permettent l'étude des courants marins profonds

Résultat scientifique Terre Solide Océan Atmosphère

Les courants marins profonds ont un rôle significatif sur le climat, la météorologie et la biodiversité mais restent globalement assez mal contraints. Actuellement, le suivi des courants peut se faire via des capteurs dérivants, comme les flotteurs ARGO, mais ils ne permettent pas des mesures répétables dans le temps. A l’inverse, les capteurs fixés sur le fond permettent un suivi temporel, mais sont coûteux à mettre en œuvre, donc rares et généralement limités à des suivis temporaires.

Une équipe de scientifiques d’un laboratoire CNRS-INSU (voir encadré) vient de proposer une nouvelle approche qui s’appuie sur les câbles télécom fond de mer. Ces câbles traversant des fonds marins aux reliefs hétérogènes, il est fréquent que certaines sections soient suspendues dans la colonne d’eau. Sous l’action des courants, ces sections vont vibrer. Grâce à la technologie photonique DAS (Distributed Acoustic Sensing), il est possible de mesurer ces vibrations via une fibre optique du câble, et de remonter à l’intensité du courant qui les a générées. Les mesures DAS sont faites depuis l’extrémité terrestre des câbles ce qui élimine les coûts de maintenance et de campagnes en mer. Enfin, l’omniprésence des câbles télécom au fond des océans permet d’envisager une augmentation rapide et significative du nombre de sites d’observation à travers le monde.

Les résultats ont été obtenus le long du câble LSPM situé à 2390 m de profondeur et à 30 km au large de Toulon par l’équipe basée à Sophia Antipolis, dans le sud de la France.

Laboratoire CNRS impliqué

Laboratoire GéoAzur (GEOAZUR – OCA)

Tutelles : Université de Nice / CNRS / OCA / IRD

Cartographie du câble LSPM, situé au large de Toulon, sur lequel ont été faites les mesures. Les sections suspendues étudiées sont indiquées en rose. Le courantomètre de références est situé sur la station MII en bout de câble (triangle rouge)© Daniel Mata-Flores / UMR Geoazur

Pour en savoir plus

Monitoring Deep Sea Currents With Seafloor Distributed Acoustic Sensing, Daniel Mata Flores, Anthony Sladen, Jean-Paul Ampuero, E. Diego Mercerat, Diane Rivet, Image retirée.Image retirée.Earth and Space science, 05 June 2023. 

 

 

Contact

Daniel Mata Flores
Doctorant de l’Université de la Côte d’Azur au laboratoire GéoAzur (GEOAZUR – OCA)
Anthony Sladen
Chercheur CNRS au laboratoire GéoAzur (GEOAZUR – OCA)