Concerto s’envole pour le Chili
Concerto, un spectromètre à la pointe de l’innovation, conçu par un consortium de laboratoires français piloté par le Laboratoire d’Astrophysique de Marseille, est en route pour le désert d'Atacama au Chili. Il sera installé, à partir du 6 avril, à plus de 5000 mètres d’altitude sur le télescope Apex. Unique en son genre, Concerto doit permettre aux scientifiques de mieux comprendre une des périodes cruciales de la formation de l’Univers : la période dite de réionisation. Pour ce faire, il va observer entre 600 et 1.2 millions d'années après le Big Bang, c’est-à-dire pendant et après la période de réionisation. Nous savons que le gaz intergalactique n'est plus neutre depuis des milliards d'années, ce qui veut dire qu'il a été ionisé partiellement par du rayonnement ultraviolet. Mais quels sont les objets responsables de cette réionisation ?
Concerto s’attaque à cette question en mesurant les fluctuations 3D (spatiales et temporelles) émises globalement par le gaz froid dans les galaxies jalonnant les filaments de matière noire. Cette stratégie d’observation totalement innovante et expérimentale, appelée Intensity mapping, revient à mesurer le signal d’un grand nombre de sources non résolues. Cela signifie que les scientifiques ne vont pas observer les galaxies individuellement mais mesurer leur émission cumulée sur chaque ligne de visée et à un âge de l’Univers donné.
Concerto pourra également apporter une contribution significative dans un certain nombre de domaines, notamment l'étude des amas de galaxies et des galaxies distantes, l'observation des galaxies à décalage vers le rouge local et intermédiaire, et l'étude des nuages de formation d'étoiles galactiques.
Ce projet a été financé par l'European Research Council (ERC), A*MIDEX, et a bénéficié d'un soutien précoce du Programme National Cosmologie et Galaxies de l’INSU.