Les antennes de l’interféromètre du Plateau de Bure. Pouvant synthétiser un télescope géant de 760 mètres de diamètre, l’interféromètre du Plateau de Bure est aujourd’hui l’instrument le plus sensible dans sa catégorie. © Rebusparis.com/IRAM[...]
Les antennes de l’interféromètre du Plateau de Bure. Pouvant synthétiser un télescope géant de 760 mètres de diamètre, l’interféromètre du Plateau de Bure est aujourd’hui l’instrument le plus sensible dans sa catégorie. © Rebusparis.com/IRAM[...]

Aux confins de l’Univers

Univers

Du 28 au 30 septembre 2009, l'IRAM organisera une conférence internationale sur la radioastronomie au Centre de congrès à Grenoble

A l'occasion de son 30e anniversaire, l'IRAM (Institut de Radioastronomie Millimétrique, INSU-CNRS, MPG, IGN) organise un congrès international ainsi que des festivités auxquelles participeront des scientifiques et des astronomes du monde entier. La conférence qui se déroulera du 28 au 30 septembre 2009 au Centre de congrès à Grenoble sera une plate-forme d'échange pour les chercheurs  étrangers ainsi que les astronomes français. En présence des représentants officiels des Ministères de la Recherche de la France, de l'Allemagne et de l'Espagne, de Dominique Le Quéau, directeur de l'Institut National des Sciences de l'Univers (INSU-CNRS), du Délégué Régional du CNRS, Younis Hermès ainsi que de la Maire Adjointe de Grenoble, Geneviève Fioraso, les scientifiques discuteront des derniers résultats spectaculaires sur la recherche de molécules interstellaires, la formation d'étoiles, la détection de disques autour de jeunes étoiles dans lesquelles se forment les planètes,  l'exploration de galaxies aux confins de l'Univers... La première journée de la conférence sera spécialement dédiée à l'histoire de l'IRAM. Le congrès se clôturera avec les perspectives de développements futurs pour l'IRAM. 

Au cours des 30 dernières années, les astronomes de l'IRAM et les chercheurs utilisant les télescopes de l'institut ont contribué à obtenir une nouvelle image de l'Univers : ils ont observé des trous noirs aux confins de l'Univers, objets les plus lointains détectés à ce jour, découvert plus d'un tiers des molécules interstellaires connues à ce jour et fait les premières images détaillées de disques autour de jeunes étoiles dans lesquels l'on soupçonne des précurseurs de planètes. De plus, les chercheurs ont étudié des étoiles à chaque stade de leur vie. Entourées des nuages de gaz et de poussière, les étoiles naissent en formant des « proto-étoiles ». Ces proto-étoiles émettent notamment dans le domaine millimétrique, ce qui les rend visibles avec les instruments de l'IRAM. Ainsi, les astronomes ont obtenu, pour la première fois, une vue globale de l'« enfance » d'étoiles et, grâce à l'équipement de l'IRAM, ont contribué d'une façon essentielle aux études de la formation stellaire. De plus, la chimie du milieu interstellaire constitue une étape importante dans la compréhension des processus en exobiologie.

« Depuis 30 ans, l'IRAM est le leader mondial en radioastronomie millimétrique et nos deux observatoires, l'interféromètre du Plateau de Bure dans les Hautes-Alpes françaises et le télescope de 30 mètres dans la Sierra Nevada espagnole, sont aujourd'hui les télescopes les plus sensibles au monde dans leur catégorie », raconte Pierre Cox, astronome et Directeur de l'IRAM.

Les antennes de l’interféromètre du Plateau de Bure. Pouvant synthétiser un télescope géant de 760 mètres de diamètre, l’interféromètre du Plateau de Bure est aujourd’hui l’instrument le plus sensible dans sa catégorie. © Rebusparis.com/IRAM

Lors de la conférence « To the edge of the universe » (en français « Aux confins de l'Univers »), les astronomes, parmi eux Françoise Combes (Observatoire de Paris), Reinhard Genzel (Max-Planck-Institut für extraterrestrische Physik) et Rafael Bachiller (Observatorio Astronomico Nacional), présenteront les dernières avancées obtenues avec l'IRAM. Le programme inclura non seulement le système solaire, les planètes et les comètes mais également les galaxies les plus lointaines de notre Univers ainsi que des phénomènes cosmiques comme les lentilles gravitationnelles et les jets galactiques. 

Les présentations montrent qu'au cours des dernières décennies la radioastronomie est devenue un domaine essentiel dans la recherche en astronomie moderne - complémentaire à l'astronomie optique car les radiotélescopes sont capables de détecter des objets enfouis dans des nuages de gaz et de poussière, invisibles en optique. Grâce aux futures projets gigantesques comme ALMA (Atacama Large Millimeter Array), l'importance de la radioastronomie s'accroîtra encore. ALMA, un radio-observatoire géant financé par l'Europe, les Etats-Unis et le Japon, sera construit d'ici 2014 dans le désert d'Atacama au Chili.

Dans la salle blanche de classe 100 de l’IRAM, les ingénieurs et physiciens utilisent des procédés les plus modernes de micro-technologie. Grâce à son savoir-faire, l’IRAM conçoit et assemble des composants microscopiques, appelés jonctions supra-conductrices. Situées au cœur des récepteurs, elles sont utilisées par des radiotélescopes du monde entier. © Rebusparis.com/IRAM
L'IRAM est l'un des partenaires majeurs de ce projet international. « Depuis 30 ans, nous ne faisons pas seulement de la recherche fondamentale mais nous développons et améliorons également la technique et les instruments pour nos deux télescopes », dit Karl Schuster, Directeur Adjoint de l'IRAM. L'institut exploite sa propre salle blanche, un atelier de mécanique, ainsi que des laboratoires de haute fréquence, et emploie plus de 50 ingénieurs et techniciens. Ce sont eux qui fournissent la technologie de pointe pour les deux télescopes de l'IRAM. Grâce à son savoir-faire, l'IRAM a été chargé de développer et construire une partie des systèmes de réception pour ALMA. La conférence « Aux confins de l'Univers » servira également de plate-forme pour discuter des développements techniques les plus récents dans ce domaine.

« Après 30 ans d'innovations nous voulons toujours aller plus loin », dit Pierre Cox. « Notre nouveau projet s'appelle NOEMA (Northern Extended Millimeter Array) et consiste à transformer l'interféromètre du Plateau de Bure en un nouvel instrument encore plus performant et puissant, en doublant le nombre de ses antennes. Allié aux développements croissants de la technologie, ce nouvel observatoire permettra de produire des cartes d'objets cosmiques inobservables jusqu'à ce jour et donc d'explorer, à un niveau encore inégalé, les questions les plus fondamentales et fascinantes de l'astronomie moderne ». Ainsi, l'IRAM continuera à jouer un rôle clef dans la radioastronomie millimétrique, y compris dans l'ère d'ALMA.

Contact

Pierre Cox