2 projets INSU obtiennent une bourse ERC Synergy Grant 2022 !

Prix et distinction

Chaque année, le conseil européen de la recherche (ERC) finance des projets collaboratifs portés par deux à quatre chercheurs à travers ses "ERC synergy grant". Ces bourses soutiennent des projets de recherche ambitieux, aux frontières de la connaissance, autour de questions qui ne pourraient être résolues de manière individuelle. Un projet CNRS-INSU a obtenu une bourse pour l’année 2022, félicitations à Pierre-Henri Blard et son équipe !

Projet Green2Ice : le Groenland était-il vert ? Un nouveau regard à partir des carottes de glace basale, et au-delà…

Avec 2.85 millions de km3, et une épaisseur de plus de 2 km, la calotte du Groenland représente la deuxième plus grande masse de glace terrestre. Si elle venait à fondre totalement, le niveau marin monterait d’environ 7 mètres. Depuis 60 ans, les scientifiques ont réussi à collecter des carottes au sein de ces glaces groenlandaises, dont l’analyse a permis de reconstruire les variations des volumes de glace et les paléoclimats polaires au cours des derniers 130 000 ans. Cependant, le Groenland renferme encore de nombreux secrets, en particulier, on ne sait toujours pas quand cette île a été complètement englacée pour la première fois, ni comment son volume a varié au cours des périodes les plus chaudes du Quaternaire, depuis 2.6 millions d’années.  A l’heure où la glace du Groenland fond de plus en plus vite sous l’effet du réchauffement anthropogénique (réchauffement climatique causé par l’action humaine), il est crucial de répondre à ces questions, pour mieux anticiper la future hausse du niveau marin. Le développement de nouvelles méthodes d’analyse (datation par luminescence, nucléides cosmogéniques, d40Ar et 81Kr) offre aujourd’hui l’espoir de répondre à ces problèmes, en décryptant les messages cachés dans les sections basales de ces carottes de glace, et des roches sur lesquelles la glace repose.

Le projet ERC Synergy Green2Ice (2023-2028) a ainsi pour objectif de reconstruire l’enfance de la calotte du Groenland depuis 2.6 millions d’années via l’analyse des fonds de carottes de glace et des sédiments sous-glaciaires avec les méthodes modernes. Par exemple, l’analyse des nucléides cosmogéniques 26Al et 10Be dans une roche sous glaciaire permet de déterminer quand et combien de temps celle-ci a été exposée à la surface dans le passé.

Laboratoires impliqués

Laboratoire CNRS impliqué : 

  • Centre de Recherches Pétrographiques et Géochimiques à Nancy (CRPG), France. 

Tutelles : CNRS / Univ. Lorraine 

(Co-PI : Pierre-Henri Blard)

Autres : 

  • Niels Bohr Institute (NBI), University of Copenhagen, Denmark.

(Co-PIs : Dorthe Dahl-Jensen et Anders Svensson)

  • Laboratoire de glaciologie, Université libre de Bruxelles (UBL), Belgique.

(Co-PI : François Fripiat)

Projet 4D-STAR: Vers une modélisation de l’évolution stellaire à plus d’une dimension à l’ère de l’astérosismologie spatiale 

Les étoiles sont la source du rayonnement, de la chimie et de la vie dans l’Univers. Compte tenu de leur rôle crucial pour l’astrophysique, beaucoup d’efforts ont été consacrés à leur observation depuis le sol et l’espace. Dans ce cadre, l’astérosismologie spatiale, c’est-à-dire l’étude des vibrations stellaires à l’aide de missions spatiales, a révolutionné notre connaissance de la structure interne, de l’évolution, de la dynamique et du magnétisme des étoiles. Pour exploiter ces nouvelles données de hautes précisions et par exemple déterminer les âges stellaires, les modèles de structure et d’évolution des étoiles doivent être de plus en plus réalistes et inclure les trois dimensions de l’espace dans la description des phénomènes physiques présents dans les étoiles. Le projet 4D-STAR, financé à près de 10 millions d’euros sur 6 ans, a donc pour objectif de développer de nouveaux modèles d’étoiles, tridimensionnels, incluant simultanément leur champ magnétique et leur rotation tout au long de leur évolution qui reproduiront l’ensemble des contraintes obtenues grâce à l’observation depuis l’espace des vibrations stellaires.

Laboratoires impliqués

Laboratoires CNRS impliqués 

  • Institut de recherche en astrophysique et planétologie (IRAP-OMP)

Tutelles : CNRS / Uni. Toulouse III Paul Sabatier / CNES

(Co-PI : Michel Rieutord)

  • Astrophysique Instrumentation Modélisation (AIM)

Tutelles : CNRS / CEA / Univ. Paris Cité 

(Co-PI : Stéphane Mathis)

Autres 

  • Université de Leuven, Belgique. 

(Co-PI : Conny Aerts)

  • Université de Dartmounth, Etats-Unis.

(Co-PI : Aaron Dotter)

Contact

Pierre-Henri BLARD
Directeur de recherche CNRS au Centre de recherches pétrographiques et géochimiques à Nancy (CRPG)
Michel Rieutord
Enseignant-chercheur de l'université Toulouse III Paul Sabatier, à l'Institut de recherche en astrophysique et planétologie (IRAP), France.
Stéphane Mathis
Directeur de recherche CEA à l'UMR Astrophysique Instrumentation Modélisation (AIM)